Mais pourquoi la publicité cherche-t-elle absolument à nous faire rire ?
Parce que c’est l’un des seuls moyens qui permette à une cible sur sollicitée de retenir le message. En France, l’agence BDDP (devenue TBWA) fait partie des précurseurs en la matière avec la « Disruption« , la stratégie de création qu’elle a initiée au milieu des années 80 et qui a été adaptée depuis par bon nombre d’agences, sous des formes diverses et variées.
Mais alors, comment fonctionne la stratégie disruptive ? Elle s’attaque d’abord à une convention, comme l’image négative que les Français pouvaient avoir du service de renseignement téléphonique « le 12 » lorsque 118 218 est arrivé sur le marché. Ensuite, elle cherche à faire oublier cette convention au profit d’une vision nouvelle, à l’instar de ce même 118 218 qui s’est efforcé de nous faire marrer pour dégager l’image d’une marque jeune et branchée et effacer ainsi le souvenir -c-à-d la vision- d’un service jugé has been. Enfin, elle repose sur une « Idée Disruptive » suffisamment forte pour produire cette mutation.
Pour le 118 218, le choix de l’agence V a été clairement celui d’une saga tribaliste qui met en scène de façon burlesque deux gars dans une parodie de Véronique et Davina, phénomène tribal inscrit dans la mémoire des Français depuis 2 générations. Saga pub « Toutouyoutou » à la TV, relais via le social media et surtout, dans la rue, grâce au guerilla. C’est ainsi qu’entre 2005 et 2008, C*RED s’est occupé de gérer dans le Grand Nord les actions de guerilla prévues pour la saga 118 218. Incontestablement, les stratégies disruptives sont les mieux adaptées au street marketing et au guerilla, parce qu’elles apportent un décalage subtil qui plaît au public, un contenu fort qui s’oppose à la pollution publicitaire.